Projet financé:
Modification génique des cellules natural killer pour les rendre plus efficaces face au SRAS-Cov-2 et au VIH-1
Hugo Soudenys, Elie Haddad, Fabien Touzot
Les cellules Natural Killer (NK) sont des cellules du système immunitaire spécialisées dans l’élimination des cellules cancéreuses et des cellules infectées par un virus. Leur capacité à reconnaitre des cellules infectées, le fait qu’elles engendrent peu d’effets indésirables et qu’elles n’ont pas besoin de provenir d’un donneur compatible font d’elles des candidates intéressantes pour la thérapie cellulaire contre les infections virales. L’épuisement et la non-fonctionnalité des cellules NK ont été décrits dans plusieurs infections virales graves telles que le VIH et le SRAS-CoV-2 (COVID-19). En effet, la sévérité des symptômes de la COVID-19 corrèle avec un nombre réduit de cellules NK chez les patients. De plus, les cellules NK sont épuisées chez les patients les plus sévèrement atteints par la COVID-19, et ne sont donc plus en mesure de jouer efficacement leur rôle antiviral. Nous proposons d’allier le génie cellulaire et génétique à la puissance naturelle du système immunitaire pour mieux contrôler les infections virales. Pour ce faire, nous avons mis sur pied une équipe composée de chercheurs spécialisés en thérapie et ingénierie cellulaire (E Haddad, F Touzot) et en virologie (H Soudeyns). Nous proposons ici de modifier les cellules NK par ingénierie cellulaire pour les rendre plus résistantes à l’épuisement et plus efficaces pour cibler et tuer les cellules infectées. Bien que les cellules NK soient difficiles à modifier génétiquement, nous avons écemment développé des techniques sophistiquées permettant de le faire. Dans ce projet, nous désactiverons un gène inhibiteur dans les cellules NK pour les rendre plus résistantes à l’épuisement, et nous leur ferons exprimer un récepteur chimérique spécifique (CAR) qui reconnaitra une protéine du virus exprimée à la surface des cellules infectées, afin qu’elles reconnaissent et tuent les cellules infectées. Nous proposons de développer cette stratégie dans deux infections virales différentes (SRAS-CoV-2, VIH) afin de démontrer la versatilité de cette approche. Si nous démontrons son efficacité, notre technologie pourrait être adaptée facilement à la lutte contre d’autres virus.